Les oubliés : histoire vécue.

A l’ouverture de la pēche, certains pēcheurs avertis piquent de belles truites qui n’ont pas dévalé de leurs lieux de reproduction.
Je connais un copain, qui à l’ouverture agit de cette manière, du côté de Manigod, aux sources du Fier. Il prospecte quelques ruisseaux grossissant le torrent. Sans état d’âme il pique une bonne demie douzaine de beaux poissons, car à cette époque les truites abondent. De mon côté, pour ne pas pēcher sur son secteur, question d’éthique, j’ai décidé peu avant l’ouverture de la pēche de consulter sur une carte d’état major un endroit perdu, où les truites pourraient remonter pour frayer, j’ai choisi un ruisseau qui se jette dans les Usses entre le pont rouge et Seyssel, car je pense que le torrent les Usses et surtout le Rhône pas trop loin, sont bons pourvoyeurs de poissons remontants. Un coup d’oeil la veille pour repērer son entrée dans les Usses, pour ne pas perdre de temps à chercher en vain le ruisseau choisi, son débit me satisfait!!!
Le jour de l’ouverture, un matin, dûment équipé de mon matériel de pēche à la mouche, avec ma voiture, je m’engage dans le petit chemin d’une exploitation forestiėre longeant le ruisseau, mon auto garée, devant le cours d’eau qui fait 3 mètres de large, je suis dubitatif, je m’attendais à plus d’eau, vu son entrée dans les Usses, le fond très clair ne m’inspire pas.
Je remonte le cours d’eau avec difficulté, car très encombré. Une cascade, au pied un petit courant une douzaine de truites sont là, nageant pour se maintenir dans l’eau, prêtes à leur retour dans leurs espaces naturels, je suis content de mon analyse!!!
Comme l’endroit est difficile, je choisis une petite nymphe plombée de ma confection qui me permet de pēcher au coup avec une canne à mouche.(1)
Pour le moment, je trempe mon fil dans la petite gouille où se trouvent les poissons, qui se contentent de se maintenir en nageant dans le faible courant du ruisseau.
Sitôt la nymphe dans l’eau, elle est prise prestement par la plus habile truite, c’est vrai elles sont affamées, la nature fait bien les choses, le rôle du ruisseau est de servir de frayėre.
Je compte mes prises qui s’élėvent à 7 beaux poissons de 30 à 35 mais très amaigris , je regrette cette façon de pēcher, c’est la dernière fois que j’agis de cette manière.
(1) A mon avis la technique de la pēche à la roulette est une pēche au coup. C’est l’opinion de beaucoup de moucheurs réputés.

LIONEL ARNAUD