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Championnat de France D1 à Thones

Un résumé en photos de la première manche du championnat de France de D1 organisé par notre club CMCG74…

Merci aux organisateurs, bénévoles, compétiteurs et arbitres pour ce très beau week-end.

Voici également un lien vers le blog d’un compétiteur qui raconte cette 1ère manche : cliquez ici

LES PUPES DE MOUCHERON

Quand vient le temps d’éclore, le moucheron, cet insecte aquatique de l’ordre des diptères, a sa larve qui se change en pupe(1) et remonte en surface où elle émerge sous forme d’adulte ailé. Les truites en mangent des tas, car faciles à prendre, autrement ils deviennent insaisissables en état adulte(2). Une imitation de pupe constitue un bon modèle pour pêcher dans les premières phases d’une éclosion, lorsque les eaux sont encombrées de myriades de ces minuscules créatures.

Les bons modèles de pupes sont des modèles simples: un corps fin en quill ou autre matériaux avec léger épaulement en dubbing.

Les émergents de moucheron peuvent être des modèles très efficaces, montés sur de petits hameçons de 26 à 18, de préférence caddis,(car la taille est un élément essentiel pour prendre du poisson). Les meilleurs sont ceux qui possèdent une petite queue derrière l’hameçon pour imiter la cuticule pupale(3) que les insectes trainent derrière eux, avant de devenir des insectes ailés mais ils ont encore l’arrière-train coincé dans l’exuvie. Un montage simple mais efficace que vous pouvez faire facilement est de fixer le matériau que vous utilisez pour votre cuticule pupale au milieu de hampe de l’hameçon, puis monter un corps ailé juste devant, par exemple un CDC. Il va sans dire que le bas ligne doit être très fin.

Parfois les ailes des éphémères sont pliées ou enroulées; parfois elles sont entièrement déployées. L’exuvie qui traîne peut-être en plume de flanc de col-vert, ou l’extrémité d’un hackle, ou bien un bout de plastique, de fibre de marabout, il faut essayer tous les matériaux, c’est comme ça que la pêche à la mouche évolue.

Les moucherons ne mettent en général que trois ou quatre secondes pour se libérer de leur cuticule pupale, en passant ainsi de ce que nous appelons un émergent à l’ insecte ailé. Quelques secondes, c’est tout- mais il y a des moments où les truites ne mangent que ça, il est bon pour le pêcheur à la mouche d’avoir des imitations de pupes dans sa boite à mouches.

(1)Pupe stade intermédiaire des insectes aquatiques avant leurs éclosions.

(2)Cet insecte virevoltant, est difficile à gober par les truites, d’instinct elles économisent leur énergie et la plupart ne se donnent pas la peine de les pourchasser.

(3) L’ exuvie , cuticule dont les insectes aquatiques se débarrassent lors d’une éclosion, est un met de choix pour les truites, plein de protéines, certains pêcheurs arrivent à l’imiter en mouche artificielle lorsqu’ils ont affaire à des éphémères volumineux.

LIONEL ARNAUD

Les éclosions d’éphémères

Dans ma vie de pêcheur à la mouche, au fur et à mesure de l’apprentissage de ma longue carrière dans cette discipline, je suis devenu admiratif de la nature et de son fonctionnement. J’ai voulu comprendre le phénomène des éclosions d’éphémères qui comprend aussi les trichoptères et les plécoptères, en tant qu’adjectif.

Mais mes observations s’adressent plutôt à la famille des éphéméroptères, c’est à dire, les ecdyonoridés, les baetides, heptagénias. la solide rhithrogéna,et la minuscule caenis etc… courants dans nos torrents.

De mes observations, confirmées par la lecture de livres spécialisés, j’ai compris, que c’était une question de logique. Les imagos, insectes parfaits, s’accouplent et pondent un peu en amont de l’endroit où les subimagos ont éclos, en général sur une petite langue de courant, de manière que les nouveaux oeufs, emportés par la rivière, se posent au fond, à peu près au même endroit que leur développement . S’ils s’accouplaient et pondaient à chaque nouvelle saison, à l’endroit même où ils éclosent, ils glisseraient chaque année de quelques décamètres vers l’aval, au fil des années ils auraient atteint la mer et cessé d’exister en tant qu’espèce. Ils n’éclosent et ne retombent pas le même jour, leurs cycles se prolongent sur des périodes de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ils peuvent commencer tôt dans l’année, tard la suivante, en fonction des conditions, afin que des phénomènes exceptionnels comme un orage, une crue, une période de froid, ne puissent éradiquer une population dans sa totalité.

Le moment le plus propice pour les éclosions, c’est le coup du soir, à la tombée du jour où l’humidité tombe, c’est le moment où les larves d’insectes passent de l’état aquatique à l’état aérien. Elles ont besoin de cette humidité ambiante pour se débarrasser de leur enveloppe(exuvie), mais, il n’est pas rare que cela se passe dans la journée suivant les conditions atmosphériques. Le court instant de leur métamorphose est le moment choisi par le pêcheur pour attaquer les gobages en émergente, ou en sèche.

Les éclosions et retombées d’imagos sont les grands maillons de la chaine alimentaire. Ces insectes aquatiques se font régulièrement manger par les hirondelles, les martinets(1), les chauves-souris(2) et bien sûr les truites. C’est l’étirement de période des éclosions et des retombées qui garantit la survie des éphémères en tant qu’espèce, il permet aux truites et à d’autres animaux de se nourrir.

Quand les retombées ont commencé, il y a toujours quelques imagos morts qui ne se font ni manger ni emporter par le courant, ils se retrouvent coincés dans les arbres et dans les herbes du bord, si ce n’est pas à la surface des recoins d’eaux mortes. Ces imagos sont les indices pour un pêcheur averti, qu’il trop tard pour pêcher, les truites sont gavées, le festin est terminé(3).

LIONEL ARNAUD

(1) Le comportement des oiseaux est le signe d’une éclosion. Voir ma chronique (les astuces de la pêche à la mouche)

(2) Je me souviens lors d’un coup du soir, en fouettant, d’avoir pris au vol une chauve-souris!!!

(3) Cela m’ait arrivé sur le Borne. Je suis arrivé trop tard,elles avaient mangé.