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PÊCHE AU LAC D’ANTERNE (Histoire vécue)

Dans la semaine, Thierry un jeune de l’âge de mes enfants (22 ans) me téléphone « Lionel il faudrait faire le lac d’Anterne », il s’agissait dans son langage d’aller le pêcher, nous sortions souvent ensemble faire des parties de pêche.

Nous convenons de partir le vendredi après midi, bivouaquer sur place, et revenir le samedi après manger, pour ne pas manquer le vin d’honneur du mariage de Marc un jeune de notre village.

Au col d’Anterne, après une marche épuisante, ce vendredi fin d’après midi,le soleil est encore haut, c’est vrai que nous sommes au début septembre, je m’adresse à Thierry et à mon fils Philippe « pas trop crevé les jeunes? ça va » répondent ils en cœur, un dernier effort et nous sommes arrivés. Quelques lacets plus bas, nous dominons le lac, qui est un panorama unique!!!

Au bord de l’eau, je dresse la tente pour la nuit, les jeunes de leur coté, armés de lancer commencent à pêcher, car il règne une activité sur le lac que je n’ai pas remarqué au premier abord, trop absorbé par la préparation du bivouac.

Déjà des cris de surprise, les garçons viennent de prendre des truites, 30 cm les deux.

En hâte j’aménage un vivier dans un ruisseau descendant des névés juste au dessus, à l’aide de pierres, je confectionne un bassin de 2 mètre carré, et nos pêcheurs déposent leurs prises( à cette époque le no- kill nous été inconnu).

Je monte en vitesse ma canne à mouche, et je fixe sur mon bas de ligne une araignée noire, imitant au mieux les chironomes que je vois éclore sur le lac par milliers, une altière sur hameçon numéro 16 fera l’affaire, pas d’embarras pour pêcher, des gobages partout, sitôt lancée mon imitation est prise, sitôt le poisson est mis dans le vivier.

Maintenant les prises se succèdent à une bonne cadence, je dis à Thierry et à Philippe d’arrêter de pêcher, car il commence à faire nuit, et dans le bassin je compte une vingtaine de truites biens vigoureuses qui tournent en rond dans une eau glaciale.

Installés dans la tente nous absorbons une soupe, qui nous réchauffe du froid qui s’installe, nous mangeons le reste du repas que j’ai préparé, Thierry me dit, curieux nous pêchons les gobages à la cuillère et les truites mordent!!!… nous nous installons dans nos sacs de couchage et nous nous endormons.

Après avoir bien souffert du froid pendant la nuit, surtout Thierry qui n’a pas voulu se déshabiller pour dormir (à ne pas faire), le matin le café bu accompagné de tartines de beurre et confiture, nous reprenons la pêche sur une herbe blanche de gel, un coup d’oeil au vivier, rien d’ anormal, les truites sont bien vivantes calées sur les bords.

Nous continuons à pêcher, beaucoup de gobages, moi je ne bouge pas de ma place, les garçons préfèrent pêcher plus loin, nous prenons beaucoup de truites. Il commence à arriver les premiers randonneurs annoncés par les cris stridents des marmottes, je prends encore quelques truites devant un parterre de curieux ébaubis d’un tel spectacle.

Je commence à préparer le repas de midi, les jeunes continuent de pêcher, quand le repas est prêt, ils l’ engloutissent en vitesse pour retourner pêcher, quant à moi je commence à plier le matériel, je les appelle pour qu’ils rangent leur sac, je sors de mon sac trois petits draps que je dispose sur l’herbe à coté du vivier, et je prends les truites vivantes dans le bassin une par une je les tue, les éviscère, les nettoie et les enveloppe dans les linges prévus à cet effet, le tout réparti dans les sacs à dos.

Nous sommes prêt pour le départ, nous partons allègrement direction le col d’Anterne. Sur les hauteurs surplombant le lac, on regarde une dernière fois le lac, c’est un véritable bouillonnement qui l’anime, toujours les éclosions et les truites en activité pour s’en nourrir.

Le col franchi nous descendons rapidement à la cantine de Moede où nous buvons rapidement une bière, et nous retrouvons la voiture plus bas vers les chalets d’Ahiers.

A la maison nous déballons de nos sacs chacun notre tour notre pêche sur une table dehors, bientôt la table est recouverte de poissons, l’un de nous les compte, bilan 57 truites de 28 à 32 cm.

Pêche miraculeuse dans un lac à 2060 mètres d’altitude, nous sommes tombés au bon moment. C’est vrai que cela s’est passé en 1981.

LIONEL ARNAUD

Saison 2016-17

la « rentrée » pour la saison 2016-17 aura lieu le mardi 6 septembre à partir de 18h au club (maison des sportifs – 12 chemin des grèves 74960 Cran-gevrier).

Au programme, accueil des adhérents (anciens et nouveaux) avec un  verre de l’amitié,  inscriptions pour la nouvelle saison, et »troc » de matériel de pêche à la mouche.

Pêcher juste, pêcher faux…

On dit que lors de grandes éclosions dans le jargon du « moucheur », pêcher juste , c’est la bonne mouche qui est proposée aux poissons lorsqu’ils sont entrain de se nourrir , on dit aussi, leur proposer le menu du jour !!!.

Il est certain que dans la plupart des cas ça marche!!! Mais que ça déplaise aux puristes, ce n’est pas toujours vrai, le poisson peut se payer un « extra » !!! en pêchant faux, je m’explique, si l’artificielle proposée, est plus tentante, même si l’imitation n’est pas l’éclosion du moment, elle est prise sans chipotage, nous avons pêcher faux, mais pris du poisson!!!.

En règle générale, il vaut mieux proposer au poisson le menu du jour , qui est à mon avis plus logique.

Je me rappelle d’une partie de pêche à la mouche sur le Chéran, lors d’une éclosion sur la rivière, je pêchais avec une mouche de mon cru, et à chaque lancer, je ramenais une belle truite qui prenait franchement, et que je relâchais immédiatement, Je m’appliquais dans mes lancers, car au bord de la rivière, il y avait un spectateur qui me regardait avec attention. c’était un vieux « moucheur » vu son attirail de pêche. Il me dit  » bravo , c’est une réussite, avec quelle mouche?…

M’approchant vers lui, je montre mon artificielle, il prend un air scandalisé en me disant avec véhémence, mais vous pêchez faux!!! je réponds elle me prend du poisson, c’est le principal!! et il ajoute ce n’est pas le jeu !!!,

Après quelques conseils sur ma position dans l’eau par rapport aux éclosions, il me quitte, pour aller pêcher plus bas. Moi je n’ai pas pipé un mot, j’apprends!!! et j’ai continué à lancer en changeant de place, avec la même mouche.

LIONEL ARNAUD

LE NANT DEBOUT (Histoire vécue)

Au dessus de Morette, sur la rive droite du Fier, on voit une cascade dévalant d’une falaise, par temps pluvieux c’est un véritable geyser qui sort de la montagne, c’est le Nant debout qui prend sa source sur le plateau des Glières vers notre Dame des Neiges, une petite chapelle.

Je pêche de temps en temps dans la gouille, au pied de cette chute dans l’eau cristalline, souvent je prends une belle truite (je crois que c’est pêche interdite maintenant) J’ai un copain pêcheur qui pêche au dessus de la cascade, et il se vante de faire de belles truites !!!

Je me décide d’aller y pêcher, un samedi matin fin juillet, je gare ma voiture sur le petit parking du bistro jouxtant le pont de Morette à gauche direction Thônes, je cherche le sentier du Nant situé derrière le café, c’est un sentier très escarpé. Dument équipé pour pêcher à la mouche, j’attaque gaillardement la montée, dix minutes après je suis au dessus de la cascade, sur un faux plateau boisé, le torrent descend dans une petite gorge vallonnée, suivi de petites cascatelles. Je m’approche avec précaution de la chute dans la vallée où j’ai une vue sur le Fier en contre- bas.

Je commence à pêcher en fouettant court, avec ma canne de six pieds bien adaptée à ce type de pêche, soie légère, bas de ligne raccourci à 1mètre50,, avec une mouche mixte araignée à hackle gris corps lie de vin, pouvant être flottante ou noyée, suivant les situations, dans une eau claire comme de l’eau de roche, une touche, et je ferre ma première truite, une truite bien grasse de 24 cm. Tout en pêchant je remonte le ruisseau, je prends une demie douzaine de truites, mais aucune maillée, j’arrive à un pont en bois!!! dessous je sors une autre de 32 cm.

Je me dis, si il y a un pont il y a un chemin?… en effet j’aperçois une petite ferme, le pont dessert un sentier cahoteux venant de la vallée, surement du village de Thuy, c’est l’unique voie de communication pour accéder à cette petite exploitation.

je m’approche de la maison, dans un petit jardinet où un homme bine quelques salades, je le salue, « vous êtes bien isolé monsieur » je parle un moment avec lui, quand apparait sur le pas de la porte, sa femme très aimable qui m’invite à rentrer boire un café.

Dans la cuisine, je discute avec monsieur Lathuille, car c’est son nom, madame Lathuille nous sert le café dans de petits bols, je pose des questions sur le Nant, beaucoup de pêcheurs le pratiquent- ils etc…? quand soudain apparait à la fenêtre ouverte la tête d’un cheval, très curieux de voir le nouvel arrivant, mes deux hôtes ne sont pas surpris, au contraire ils lui parlent, et lui disent d’aller gentiment ailleurs, le cheval a l’air d’avoir compris fait volte face et pique un galop dans la petite prairie jouxtant l’habitation.

Prenant congé de ces charmantes personnes, je continue à pêcher le Nant à « l’arbalète »(1) d’ou le choix de ma canne, remontant le courant , ça devient très escarpé et très boisé, c’est une succession de petits bassins, je pêche devant moi à hauteur d’homme (d’où le Nant debout), je prends encore 3 truites maillées.

Il est 11h 30 il est temps de rentrer, je descends le sentier des randonneurs à gauche en allant vers la vallée, je passe devant la prairie du cheval, celui-ci arrive vers moi en trottinant, je caresse sa belle crinière,et je continue mon chemin, je vois monsieur Lathuille occupé à réparer une barrière, « descendez par ici » me montrant le large sentier,  » c’est mon fils qui la aménagé et élargi au bulldozer ».

L’écoutant, je hâte le pas, en effet, le fils a fait un travail considérable, en faisant d’ un sentier étroit de randonneur une voie carrossable, chapeau!!! J’arrive au village de Thuy je bifurque à droite pour retrouver ma voiture à Morette. A l’arrivée je compte mes prises, 5 truites de montagne bien grasses.

C’est vrai ce ne sont pas de grosses truites, mais le cadre et les gens rencontrés, valent l’effort d’un montée difficile. Il est vrai c’est une histoire lointaine et à l’époque j’étais jeune et fringant.

(1) Une technique de lancer pour endroits encombrés, qui consiste à raccourcir le bas de ligne et la soie à la distance désirée et tendre la canne en arc avec la main gauche, en tenant la mouche par la hampe entre le pouce et l’index et la propulser en lâchant cette dernière .

LIONEL ARNAUD

LES TACONS DE L’ALLIER (Histoire vécue).

Séjournant en Haute-Loire en vacances, étant fervent pêcheur à la mouche, tout de suite je me suis renseigné sur les rivières des alentours, et leur richesse piscicole. Mon gendre pêcheur occasionnel, m’a énuméré une série de cours d’eau, susceptibles de me plaire. Tout d’abord l’Allier, ensuite la Senouire de Lavaudieu, plus loin l’Allagnon.

Avec mon permis de pêche de Haute-Savoie, je m’acquitte de la redevance du secteur, le préposé me donne une carte de rivières de la région, surtout une documentation, concernant les saumons , il m’explique pour reconnaitre un saumon d’une truite, c’est la longueur de la bouche qui ne doit pas dépasser l’aplomb de l’oeil, il ajoute que la robe est différente, on ne peut pas confondre, de plus la maille était à l’époque de 60 centimètres , l’ouverture s’étalant sur 6 mois à partir du 20 février.

Depuis longtemps j’en ai rêvé de pêcher en été dans le haut Allier, l’occasion est trop belle pour ne pas en profiter!!! surtout de piquer un saumon, malgré un matériel non adapté.

Par un après midi légèrement nuageux, ne connaissant pas l’endroit, j’ai choisi de remonter la rivière en amont de Brioude, car je sais par expérience que le haut Allier est réputé par sa densité de salmonidés. Je pars avec ma voiture, au hasard sur la route qui longe le cours d’eau , en cherchant un endroit propice pour pêcher je trouve dans un village(1), un camping pour garer la voiture, une belle rivière avec des merveilleux coups., bref un beau site pour faire du poisson.

Avec ma petite canne de 8 pieds, et une artificielle corps orange, hackle souple de perdrix, je commence à pêcher en noyée derrière les rochers émergents. Depuis la rive un campeur, sans doute, semble très intéressé par ma pêche, il avance avec discrétion sur la berge en même temps que moi dans l’eau !!!

Une touche, je sors un poisson de 28 centimètres , après l’avoir examiné attentivement, surprise c’est un tacon, petit saumon!!! Après l’avoir remis à l’eau avec précaution, je continue à pêcher en avançant doucement dans l’eau, deuxième tacon pris de la même longueur que le premier, puis 3, je suis tombé sur un rassemblement(2) A chaque fois le même rituel de remise à l’eau.

Absorbé par mes prises multiples, étant complètement à ma pêche, soudain une voix s’élève, « pourquoi remettez vous,les poissons à l’eau, il vaut mieux me les donner!!! » d’abord surpris par les paroles de mon « campeur spectateur », d’une manière laconique, je réponds  » c’est des tacons, petits saumons qui ne font pas la maille ». C’est vrai, qu’il il y a plus de trente ans que ce c’est passé.

(1)je pense que c’est Langeac.

(2)Je m’explique pas cette densité de tacons, je pense que, c’est vraiment un hasard d’être tombé dessus.

LIONEL ARNAUD