Ce matériau révolutionnaire pour la confection des mouches dites d’ensemble, c’est la plume de cul de canard. Cette petite plume duveteuse au nombre d’une trentaine entourent la glande uropygienne du croupon des canards, est naturellement graissée en permanence par les sécrétions de sébum de cette glande qui permet aux canards, à l’aide de leur bec, de lisser et d’imperméabiliser l’ensemble de leur plumage.
L’utilisation de cette plume pour le montage des mouches artificielles était connue il y a une cinquantaine d’années dans le Jura suisse sous le nom de mouche de Vallorbe. Moi même l’ayant utilisée dans le Doubs et sur le Déssoubre (acheté sur place à St Hippolyte) sans en connaitre le matériau, mais le secret était bien gardé !…
Dans les années 1980 le CDC commence à se faire connaitre auprès des monteurs français grâce au franco suisse Petitjean. Elle s’est envolée pour les États-Unis, où elle, en quelques saisons, devenue, là bas aussi la coqueluche des pêcheurs de truites… Connue outre-Atlantique sous l’abréviation de CDC (prononcer » cidici « ), cette plume, dont, avec Petitjean, nous préférons l’appellation de croupion de canard, est aujourd’hui retrouvée dans toutes les grandes collections d’artificielles américaines : Orvis, Umpqua, Dan Bailey, LL Bean, etc…
Suprématie de la plume du croupion de canard
Enroulée ou même simplement disposée en plumet couché, dressé ou incliné sur la hampe d’un hameçon, cette petite plume est depuis un quart de siècle l’arme secrète des grand moucheurs. Sur l’eau elle a l’avantage d’être très vivante avec ses minuscules fibres duveteuses qui vibrent.
Pour les plumes teintes la structure reste la même, si la teinture est bien faite, il est nécessaire pour celles ci de lisser les plumes entre le pouce et l’index enduit d’huile de croupion de canard de Petitjean.
Après la pêche il est conseillé pour les CDC de les laver pour ôter les saletés, essorez, faites sécher. Les mouches en CDC sont très solides, et, entretenues correctement, elles peuvent permettre de prendre de nombreux poissons.
Lionel Arnaud