Le Fier

Une rivière qui m’a jamais déçue c’est bien le Fier, contrairement au Chéran, que j’ai fréquenté à la mouche fouettée, qui alterne le meilleur( avec des paniers fantastiques ) et le pire, avec des bredouilles inexplicables?…

Revenons au Fier, qui porte bien son nom, prend sa source dans la chaine des Aravis, au mont Charvin à 2000 mètres d’altitude, il est praticable pour la pêche en remontant jusqu’à Manigod où le parcours depuis le ruisseau de Champfroid est très intéressant à l’ouverture, on peut faire quelques belles truites, des truites qui n’ont pas dévalé de leur frayère, on peut le parcourir, sans oublier tous les rus se jetant dedans, car ils recèlent, de belles farios.

Le Fier dévale vers Thônes, sur une portion intéressante, depuis la jonction avec son affluent le Nom en remontant jusqu’à Chamfroid. Le Nom, a un cheptel piscicole assez appréciable, fort de cet apport, la rivière amplifie son débit et cherche son tracé entre des rochers et des bancs de gravier souvent émergents dans un lit large d’une dizaine de mètres.

Ce beau parcours de plusieurs kilomètres entre Thônes et Alex constitue un secteur propice à toutes les formes de pêche avec un accès facile, surtout le seuil,(en no-kill en amont jusqu’au pont de Morette ). Sorte de dénivelé, que l’extraction de gravier a provoqué(1), les gouilles dessous sont des véritables viviers à poissons . Nous arrivons dans le défilé de Dingy, où la rivière s’enferme entre deux versants abrupts. Le Fier gronde, enserré et tourmenté par de gros rochers. Il redevient régulier en aval du pont de Nâves il sillonne au coeur de vallons verdoyants, passant sous le pont d’Onnex, il continue sa course grossi par un autre torrent la Fillière très poissonneuse, pour arriver au pont de Brogny, dans la proche banlieue d’Annecy.

A partir du pont de Brogny; après la chute du pont des ilettes ou l’énorme gouille bien fournie en truites et en barbeaux très pratiqué par les pêcheurs citadins, le Fier paye son tribut au monde industriel à Cran-Gevrier. Mais la rivière ne sort pas trop dénaturée de cette épreuve et redevient sauvage, dans les gorges qui portent son nom à Lovagny, malgré le barrage de Brassilly en amont. Le Fier reste une bonne rivière à truites sur une dizaine de kilomètres qui précèdent son cours inférieur, avec l’apport de beaucoup de ruisseaux très poissonneux. Ce dernier aspect, après la confluence du Chéran en aval de Rumilly, jusqu’à sa jonction avec le Rhône, malgré l’ultime barrage dans l’escarpé val de Fier accessible par barques en aval, est le coin des grosses mémères, après un parcours d’une soixantaine de kilomètres.

J’ai toujours pêché en amont d’Annecy, malgré que le parcours aval soit bon…

Mes premières sorties en mouche fouettée ont été entre le pont de Brogny et le pont d’Onnex,

c’est là que j’ai appris les rudiments du « métier », mais au fil des années, j’ai prospecté d’autres secteurs du Fier pour arriver à me fixer sur un seul, dans le défilé de Dingy, les Granges pour être plus précis, plutôt en coup du soir. J’ai remarqué lorsqu’il avait une légère montée des eaux de quelques dizaines de centimètres les touches en noyées ne manquent pas, et se soldent toujours par six à huit poissons bien à la maille, ma fréquentions assidue du lieu me faisait connaitre les profondeurs des coups, c’était un atout pour avoir de bons résultats!!!

La connaissance de la rivière était telle que je savais la taille,de mes prises suivant les coup à faire(2). J’ai obtenu les meilleurs résultats sur des imitations claires en sèches, peute , l’ altière, et le spinner sherry flottant bas. Les mouches noyées donnent pendant toute la saison de pêche avec la lie de vin de Gravillon, la guêpe à Roger, ne pas hésiter en période d’éclosions de fourmis de pêcher avec ces imitations, en sèche, en émergente, et en noyée, les résultats sont spectaculaires.

(1)Les pêcheurs ont manifestés il y a quelques décennies,, pour que les extractions cessent dans la plaine d’Alex.

(2)voir ma chronique la fenêtre de la truite.

LIONEL ARNAUD