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Les soies à mouches

Les soies sont les outils essentiels de l’attirail du pêcheur à la mouche, son mauvais choix peut-être un échec lors d’une partie de pêche!!!

Comme le poids des leurres utilisés par le moucheur est le plus souvent négligeable, il a bien fallu donner du poids à la ligne elle même, sinon tout lancer aurait été impossible. Autrefois, ces lignes étaient en soie naturelle tressée et recouverte d’un apprêt. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui encore, nous appelons soie la ligne utilisée pour la pêche à la mouche, alors que les lignes modernes n’ont plus rien à voir avec ce matériau. Les soies anciennes font partie du passé, si ce n’est que l’un ou l’autre fabricant en produit encore, à des prix par d’ailleurs élevés.

Certains pêcheurs regrettent ces soies naturelles, car elles étaient plus denses que les lignes actuelles et donc, plus fines à poids égal. Elles perçaient mieux le vent et elles étaient plus discrètes et plus souples., mais leur entretien était fastidieux.

Les soies synthétiques ne sont pas aussi mauvaises que ça, fabriquées sur la base d’une âme tressée de grosseur uniforme, entourées d’un revêtement où des bulles d’air sont intégrées, étudiées pour tous les types de pêches, flottantes, plongeantes, doubles fuseaux coniques, parallèles, décalées pour faciliter les lancers dans tous les cas de figures, n’ayant pas de mémoire.(1) C’est là où le débutant se perd, car la panoplie est vaste.

Le débutant à la pêche à la mouche, doit acheter ses soies en fonction de son utilisation, il est inutile, lorsqu’on pêche en réservoir de se munir de soie pour la rivière, et vice versa. (Quoi-que ce n’est pas impossible). Dans les réservoirs les streamers et poppers ont plus de poids, donc des soies lourdes plongeantes ou flottantes aux mêmes caractéristiques que que les soies légères.

Pour la rivière, c’est le contraire, mouches légères . soies légères. Plongeantes et flottantes, . Pour les plongeantes, la vitesse d’immersion est indiquée sur l’emballage, pour le poids, il a une relation numéro-poids des 10 premiers yards, du numéro 3 à 9, plus le numéro est élevé plus la soie est lourde, choisir en fonction de son utilisation. Les soies se distinguent sur l’emballage de cette manière,par une à trois lettres (L, DT, WF) qui indique le profil. Ces lettres sont suivies d’un numéro correspondant au poids des dix premiers yards, plus le numéro est élevé, plus la soie est lourde, vient ensuite une autre lettre; F, S I, ou F/s, soit floating (flottante), Sinking (plongeante), Intermediate (la ligne non graissée coule, mais flotte si on la graisse) ou floating/sinking ( ligne flottante avec pointe plongeante)

Exemples: L6F= soie parallèle numéro 6 flottante.

DT5 F/s= soie double numéro 5 avec pointe plongeante.

WF6S= soie à fuseau décalé numéro 6 plongeante.

Il y a 3 types de soie plongeante selon la vitesse de pénétration dans l’eau: I = moyen; II = rapide ; III = très rapide. cette dernière est utilisée en lacs profonds et les réservoirs.

Pour le débutant, il est préférable de demander l’avis d’un professionnel ou un membre du club, pour acheter son matériel, car il y a relation canne et soie.

(1) Avant , les soies avaient tendance à faire des spires, car toujours montées sur les moulinets l’hiver en période de non pêche, il fallait les enrouler sur un gros tambour ou une jante de vélo, Pour éviter cet inconvénient , avec le progrès, le problème a été résolu, plus besoin d’étirer les soies au départ en période de pêche pour éviter la mise en tire- bouchon. On dit que la soie n’a pas de mémoire.

LIONEL ARNAUD

Pêcher à la mouche par mauvais temps.

Le secret de la pêche à la mouche, c’est le temps, surtout le mauvais temps. Combien de pêcheurs ont répugnance à aller pêcher lorsque le temps est pluvieux et froid.

Il est possible de prendre des truites par beau temps mais vous pouvez en prendre aussi, si vous allez pêcher par mauvais temps!!! mais il est prouvé que certains éphémères n’éclosent d’une manière prévisible que lorsque le temps est pourri, je citerai la blue-winged olive, qui a pour nom scientifique »éphemerella ignita » dont les ailes bleues ont donné le nom.

Au début, quand la dépression approche(1), il y a du vent. Si vous êtes à la rivière cela ne vous empêche pas de pêcher. Avec un peu de chance, le front passe et la dépression s’installe. Le vent se calme, et vous commencez à avoir un petit crachin qui tombe à la verticale, assez puissant pour matir la surface de l’eau. Alors les éphémères éclosent, d’ordinaire en fin d’après-midi et les truites montent les gober. Les insectes préfèrent éclore dans un type de temps qui fait que leurs ailes sèchent lentement; du coup, ils restent plus longtemps à la surface de l’eau, et les truites ont davantage le temps pour les gober, celles-là sont plus confiantes pour monter en surface. Vous êtes trempé, vous êtes frigorifié, mais heureux vous prenez des truites, et il n’y a personne au bord de l’eau!!!

Pour l’imitation de la blue-winded olive, modèle de base c’est une sèche au montage simple(2), sur un hameçon numéro 14 tige mi-longue, corps de couleur brun rougeâtre (lie de vin) ou olive moyen, cerclé d’un fil jaune ou mauve comme le fil de montage, attention que la couleur du corps ne change pas au contact de l’eau, préférez les fils synthétiques qui ne changent pas de couleur, très important le hackle doit être bleu impérativement, ainsi que les cerques, on trouve dans le commerce des cous de coqs teintés de qualité.

Il est possible, par mauvais temps, de pêcher en émergent, voici le montage: Hameçon numéro 14 mouche noyée, soie orange, cerques 3 fibres de perdrix, corps fine fourrure vert olive épaissie au thorax(taupe teintée), hackle poule bleu foncé

Pour conclure, il ne faut pas que le mauvais temps vous empêche d’aller pêcher, comme dit le dicton » le froid et la pluie ne rebute pas le pêcheur »

(1)Cette pêche par mauvais temps se situe au début de l’ouverture, ou à la fin de saison, c’est le moment où mauvais temps est installé, exceptionnellement dans l’été suivant les conditions atmosphérique.

(2) Le montage peut se faire en parachute.

LIONEL ARNAUD

LE FERRAGE

Le ferrage en sèche, est un simple geste en relevant la canne, soit avec le poignet ou avec l’ensemble du bras suffisamment pour planter l’hameçon dans la gueule du poisson, que ce soit bas de ligne tendu dans les courants réguliers ou détendu dans nos torrents de montagne, le tout doit être fait en douceur.

Combien de pêcheurs à la mouche loupent du poisson au ferrage, soit c’est trop hâtif, ils enlèvent la mouche de la gueule avant que celui-ci la referme, soit trop tard la mouche a été recrachée!!!

Voici quelques conseils pour y remédier, en règle générale, en début de saison le ferrage doit se faire deux secondes après la prise de la mouche, car les truites sont encore engourdies par les eaux froides et ne sont pas bien véloces.

Mais en pleine saison ce n’est pas pareil, le ferrage doit être instantané,ce qui donne une demi seconde après la prise de la mouche, car les truites, avec le no-kill, sont averties à sentir le vrai du faux, elles recrachent la mouche avec rapidité, c’est leur instinct qui le leur commande. On peut aussi avoir affaire à des truites « chipoteuses »(1) qui poussent l’artificielle du nez, c’est pourquoi les ferrages sont dans le vide. Nous avons affaire à des poissons éduqués, donc sur leurs gardes!!! Un indice peut vous être utile, à la première truite prise, regardez la mouche avant de la décrocher, si celle-ci, est plantée aux bords des lèvres, le ferrage est trop tôt, en plein palais ou au fond c’est bon. Mais certains pêcheur s’arrangent pour ferrer au bord des lèvres pour facilité le décrochage.

Pour finir, le pêcheur d’expérience apprend au fil des années à bien ferrer , sans s’en rendre compte, car lui n’est pas dépourvu d’instinct.

(1)Truite gavée, qui chipote sur l’artificielle et qui est aussi sélective.

LIONEL ARNAUD