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LE TRANSIT DES TRUITES

Il un cycle habituel chez la truite, la survie de l’espèce, comme tout les animaux, il a un moment pour se reproduire, dés fin septembre, même plus tôt suivant les conditions atmosphériques, les eaux devenues un peu plus froides, leurs migrations s’étalant sur plusieurs mois voir des année, les truites remontent aux sources pour trouver des eaux plus pures et oxygénées, elles recherchent les endroits balayés par un courant régulier, elles peuvent changer de rivière pour trouver un lieux plus propice à leurs reproductions.

Ces géniteurs transitent. On peut les trouver dans des endroits insolites pour le pêcheur, car ils quittent leur espace pour déménager!!! quitte à aménager ailleurs suivant leurs périples.

C’est pourquoi, la pêche en septembre nous réserve quelques surprises.

Tout d’abord… il faut faire tout les « coups » même les plus incongrus, des endroit ou dans le passé vous n’ avait rien fait!!!

C’est vrai lorsque vous avez piqué un de ses sujets, que ce soit le mâle ou la femelle, il est possible de prendre le couple, si vous avez pas cassé le coup !!!

Pour ma part, j’ai répugnance à pêcher a ces moments là, car une truite en transit est pleine d’oeufs ou de laitance, qui en la manipulant une foi prise peut perdre les moyens de se reproduire!!! c’est pourquoi je m’abstiens de pêcher fin septembre. Je recommandes aux adeptes du « no- kill » de manipuler les truites avec précaution.

LIONEL ARNAUD

MES HISTOIRES VECUES

Mes histoires vécues qui sont le reflet de ma longue expérience de pêcheur à la mouche, (45 ans de pratique) avec mes désillusions, et mes joies, me permettent d’écrire cette chronique qui a pour but de faire partager mon savoir, car je ne peux plus aller au bord de l’eau pour prodiguer mes conseils, étant un vieux bonhomme plein d’arthrose!!!

Ces histoires vécues, qui se sont passées au fil des années, sont des souvenirs qui ont marqué ma passion pour la pêche à la mouche, elles sont le fruit d’observations qui m’a permis d’être un pêcheur convenable. En cherchant dans ma mémoire, qui est bonne, je suis arrivé à me rappeler les différentes parties de pêche qui ont marqué ma vie.

LIONEL ARNAUD

PÊCHER L’EAU SANS ECLOSIONS

Il est désespérant de pêcher pendant les journées chaudes de l’été, où les rivières semblent mortes, si on ne veut pas faire le coup du soir, à l’heure de grandes éclosions. Pour le pêcheur à la mouche sèche comme moi, pour ne pas pêcher en noyée ou en nymphe, j’ai adopté une méthode connue, qui me vient de mon cousin bon moucheur.

Il est indéniable que les truites sont là, en poste, à l’ombre des buissons ou dans les profonds, au frais, prêtes à gober.

Le pêcheur en mouche sèche à la solution en « tapant » l’eau, en faisant dériver une artificielle là où est supposée se tenir une truite, il suffit de pêcher en marchant dans l’eau( mais attention avec précaution ), en se tenant le plus près possible de la berge, choisir la rive la plus profonde et le plus encombrée en végétation. Si un chemin ou une route suit le cours d’eau, il y a toutes les chances que les truites soient en poste de l’autre coté!!! Par contre sur le parcours, on peut changer de rive si les coups sont plus intéressants sur l’autre berge. Avec un bas de ligne raccourci, une canne de 8 à 9 pieds, nous sommes prêts pour cette pêche.

C’est là, l’utilité du lancer en revers pour remonter le courant, si l’on pratique mal ce lancer, il vaut mieux pêcher, en descendant !!!

Le choix des artificielles pour  » taper  » l’eau est assez simple, privilégier les grandes tailles très flottantes, le poisson n’est pas vraiment sélectif, vu le manque d’éclosions, phryganes, tavans(taons), palmers, sauterelles, guêpes donnent de bons résultats, même chenilles, si c’est refusé, on peut essayer d’autres modèles d’un type différent et plus petits.

En remontant le courant au bord de la rive à prospecter, il est inutile de lancer loin: huit à dix mètres suffit, pour ça, avancer sans bruit et lancer avec le minimum de faux jets.

Quand il n’y a pas d’éclosion, la truite postée se tient le plus souvent à la limite de la zone d’ombre d’un buisson, de la berge, d’un rocher et de la lumière. Avec un peu d’habitude, on la distingue très bien, ce qui facilite le posé. Dans le cas inverse, il faut laisser l’artificielle dériver le plus près possible de cette frontière d’ombre et de lumière.

Inconvénient de cette technique, c’est le risque d’accrochage dans les branches, il n’y a pas d’hésitation, il faut sacrifier sa mouche en tirant en bout sur la ligne, c’est la pointe du bas de ligne qui casse, la mouche accrochée sera récupérée après que le coup ait été bien prospecté avec une nouvelle artificielle.(D’ou l’utilité d’avoir une micro- boucle sur le bas de ligne, avant le brin le plus fin)

Une truite qui gobe une proie dérivant sous un buisson, est tellement sûre d’elle, qu’elle ne se presse jamais pour le faire, elle monte lentement et aspire la mouche, dans un remous d’autant plus discret que le poisson est gros. C’est un moment crucial, car il faut savoir attendre un peu pour ferrer, le temps que le poisson se retourne avec la mouche dans la gueule.

La truite accrochée, ne prend pas le large, mais tente de gagner un abri et s’enfiler profondément sous les branches ou sous un rocher. Ce qu’elle fait très bien, si elle n’est pas bridée immédiatement. Cela se fait en maintenant la ligne tendue et la canne haute, dés que le poisson manifeste une hésitation, en couchant la canne sur le coté, on arrive à la déséquilibrer et l’obliger à gagner le large.

Que l’on pratique en remontant ou descendant le courant, le combat qui suit est classique. Mais attention. à la vue de l’épuisette, la truite a une réaction brutale, vous passe entre les jambes(ça m’est arrivé) et tente de nouveau de filer sous les branches, d’où l’utilité de ne jamais utiliser une pointe de bas de ligne inférieure à 14/100, sinon, c’est la casse!!!

Taper l’eau, quand il n’y a pas d’éclosions est toujours une pêche qui réserve des surprises, c ‘est souvent ainsi que l’on fait les plus belles prises.

LIONEL ARNAUD

Le festin des truites (histoire vécue)…

Par un bon matin de juillet, il fait beau, dûment équipé de mon matériel pêche à la mouche, je décide de faire le ruisseau du Tamié. Mais avant j’ai l’habitude de donner un « coup » dans le ruisseau de Frontenex . C’est un ruisseau qui descend de la dent de Cons, passant par Frontenex (d’ou son nom) se jetant dans le ruisseau du Tamié au hameau le Villaret, prés de Faverge.

J’ai l’habitude, de pêcher ces ruisseaux de très de bonne heure, car je sais que les truites sont en activité à cette heure là. Il est à peu prés 7heures lorsque j’arrive au Villaret , garant ma voiture sur le pont enjambant le Saint Ruph, rapidement je suis à pied d’oeuvre dans la prairie longeant le ruisseau. Je monte en vitesse mon matériel de pêche à la mouche, petite canne de 8 pieds, soie légère, mouche araignée rousse, corps rouge.

Ce ruisseau est difficile, Les coups faciles sont limités à 3 sur le bas, je n’ai pas osé le pêcher plus haut dans les gorges, car les rochers son glissants !!! (1).

La pluie de la nuit a grossi un peu le cours d’eau, ce qui me déplais pas, il se peut qu’il y des remontées de truites en quête de nourriture!!! La transparence de l’eau me rassure, légèrement « cassée »(2), peut-être les truites sont encore entrain de se gaver de nourriture!!!

En remontant, je commence à prospecter en noyée sous le petit pont enjambant le ruisseau desservant les prairies voisines, canne haute je surveille mon bas ligne, un bref arrêt, je ferre avec délicatesse, bientôt une truite sautille sur la prairie, car j’ai l’habitude de les faire sauter lorsque le relief s’y-prête, une belle fario de 25 cm, ça commence bien, elles sont là!!!

J’arrive à l’entrée des gorges, là, une belle gouille encombrée de branches mortes amenées par les crues successives de ces derniers jours. Je regarde le coup avec attention, la façon de « l’attaquer », je remarque que les branches entassées, sont sèches dans la partie haute, j’en déduis que l’embâcle(3) est ancien. En regardant l’eau je vois une activité insolite pour moi, on dirait une frayère? Impossible à cet époque!!! une bonne douzaine dé truites tournent en rond dans la gouille et semblent gober je ne sais quoi? je suis abasourdi, je commence de pêcher au plus près des branches de l’embâcle, la mouche sitôt prise par un poisson de 26cm. Je veux en avoir le coeur net, après l’avoir tuée proprement, à l’aide de mon opinel, je lui ouvre le ventre, j’examine la poche stomacale, qui est remplie de pinces oreilles?…(3)

Voici le festin des truites!!!(4) je me dis » ces affamées se sont déplacées pour se nourrir, pourquoi se gêner lorsqu’on a un self service à sa disposition ». Effectivement en m’approchant au plus prés ,avec précaution pour ne pas « casser » le coup, j’aperçois sur l’amoncellement de branches, une multitude de ces insectes sortant du fagot de bois et tombant maladroits à l’eau, je suis perplexe, car les moeurs de ces bestioles me sont inconnus!!!

Qu’importe leurs moeurs, je choisi dans ma boite une imitation se rapprochant au plus prés des pinces-oreilles, une fourmi dépourvue d’ailes me semble la plus vraie.

Maintenant je pêche, et je sors les truites une à une, avec régularité, jusque’ au moment où ça ne gobe plus. Avant de partir, je compte mes prises qui s’élèvent à 9, de taille de 24 à 28 cm !!!

Trouvant ma pêche suffisante, je me retourne à ma voiture, et rentre chez moi, il est sept heures quarante cinq. C’est vrai qu’il y a pas mal d’années que ça s’est passé.

(1) Je suis tombé à l’eau plusieurs fois, ça a calmé mes ardeurs. (2) Eaux légèrement troubles.

(3) Insectes de l’ordre des dermaptères.

(4) Les truites procèdent par instinct, ce qui les font s’adapter à toute situation.

LIONEL ARNAUD