Archives de catégorie : la chronique de Lionel

La boite à mouches (en rivière)

En période d’hiver, c’est le moment des montages de mouches, de compléter sa boite.

Au bord de l’eau certains indices sont les facteurs du choix de

l’artificielle; dans notre boite à mouches (si celle- ci est bien faite !!!) il faut

avoir, pour les insectes aquatiques, des imitations à tous les stades de leur évolution, pour les insectes terrestres, sauterelles , coléoptères,

fourmis, diptères. un seul modèle de chaque sera suffisant, peut-être pour les chironômes (insectes aquatiques ) 2 modèles peuvent nous tirer d’embarras, un en émergente, l’autre en insecte parfait.

Revenant aux insectes aquatiques, dans la boite à mon avis, il faut: nymphes plombées ou pas, suivies de mouches noyées, émergentes, et araignée à ailes ou pas, corps terne, plus gros qu’en sèche, hackles en plume de poules ou de perdrix en 3 tours, les cerques pris dans un grand hackle, flottant bas ( dun ) qui sont en terme halieutique des subimagos. Ensuite des imagos qui sont les insectes parfaits capables de procréer, l’imago qui vient de sécher ses ailes s’envole, pour rester dans la même logique, c’est un montage en palmer ou araignée avec des tours de hackle au nombre de 6 et même plus, avec des ailes ou pas, les cerques raides ( fibres de coq Pardo) imitant l’insecte entrain de pondre, flottant haut, pour finir l’insecte mort ( Spinner spent) les ailes à plat, soit en cdc ou une autre matière, corps rubis éclatant des baetides rhodanus, ou autres éphémères Ecdyonuridés etc… communs dans nos torrents , et trichoptères au corps plus conséquents, imitant aussi les perles.

En contrario pour certains pêcheurs, le nombre de mouches dans leur boite peut être diminué sensiblement, il suffit de fabriquer des imitations de synthèses, genre peute ou autres, car avoir trop de mouches à choisir est un sujet d’incertitude, chacun doit choisir la meilleur façon de pêcher (2 écoles s’affrontent à ce sujet).Pour ma part, j’ai dans ma boite le strict minimum, beaucoup de mouches de synthèses, d’une nymphe, d’une noyée, une sèche flottant haut, un spent, et un trichoptère, nymphe et insecte parfait. Par contre pour les fourmis j’ai deux modèles, pour les sauterelles un seul.( en plusieurs exemplaires bien entendu).

Pour les pêcheurs à la roulette, cette pêche nécessite une autre boite, car l’éventail des nymphes est vaste, surtout les différents lestages pour pêcher à toutes les hauteurs, et surtout suivant l’état des eaux.

Le pêcheur habitué à sa rivière, donc à ses insectes aquatiques, aura sa boite bien fournie en imitations du cru, si par hasard il pêche en eau inconnue, une prospection rapide des lieux est nécessaire, en soulevant les pierres du lit, il sera fixé ( à remettre en place avec précaution ), et il y a à parier que ce sont les mêmes imitations qui garniront sa boite, peut-être la grosseur et la couleur seront différentes.

En résumé, la boite bien fournie, un diagnostic rapide des lieux de pêche, le choix de la bonne imitation, sont un atout de bonne réussite,

même si vous pêchez faux(1), au bout d’un certain temps vous vous en apercevrez rapidement et vous pourrez changer votre mouche.

Encore une astuce, à la première prise, ouvrir le ventre de la truite examinez attentivement la poche stomacale qui vous donnera le menu du jour.(2)

(1)Pêcher avec la mauvaise mouche.

(2)Ce que mange la truite actuellement.

LIONEL ARNAUD

Le Fier

Une rivière qui m’a jamais déçue c’est bien le Fier, contrairement au Chéran, que j’ai fréquenté à la mouche fouettée, qui alterne le meilleur( avec des paniers fantastiques ) et le pire, avec des bredouilles inexplicables?…

Revenons au Fier, qui porte bien son nom, prend sa source dans la chaine des Aravis, au mont Charvin à 2000 mètres d’altitude, il est praticable pour la pêche en remontant jusqu’à Manigod où le parcours depuis le ruisseau de Champfroid est très intéressant à l’ouverture, on peut faire quelques belles truites, des truites qui n’ont pas dévalé de leur frayère, on peut le parcourir, sans oublier tous les rus se jetant dedans, car ils recèlent, de belles farios.

Le Fier dévale vers Thônes, sur une portion intéressante, depuis la jonction avec son affluent le Nom en remontant jusqu’à Chamfroid. Le Nom, a un cheptel piscicole assez appréciable, fort de cet apport, la rivière amplifie son débit et cherche son tracé entre des rochers et des bancs de gravier souvent émergents dans un lit large d’une dizaine de mètres.

Ce beau parcours de plusieurs kilomètres entre Thônes et Alex constitue un secteur propice à toutes les formes de pêche avec un accès facile, surtout le seuil,(en no-kill en amont jusqu’au pont de Morette ). Sorte de dénivelé, que l’extraction de gravier a provoqué(1), les gouilles dessous sont des véritables viviers à poissons . Nous arrivons dans le défilé de Dingy, où la rivière s’enferme entre deux versants abrupts. Le Fier gronde, enserré et tourmenté par de gros rochers. Il redevient régulier en aval du pont de Nâves il sillonne au coeur de vallons verdoyants, passant sous le pont d’Onnex, il continue sa course grossi par un autre torrent la Fillière très poissonneuse, pour arriver au pont de Brogny, dans la proche banlieue d’Annecy.

A partir du pont de Brogny; après la chute du pont des ilettes ou l’énorme gouille bien fournie en truites et en barbeaux très pratiqué par les pêcheurs citadins, le Fier paye son tribut au monde industriel à Cran-Gevrier. Mais la rivière ne sort pas trop dénaturée de cette épreuve et redevient sauvage, dans les gorges qui portent son nom à Lovagny, malgré le barrage de Brassilly en amont. Le Fier reste une bonne rivière à truites sur une dizaine de kilomètres qui précèdent son cours inférieur, avec l’apport de beaucoup de ruisseaux très poissonneux. Ce dernier aspect, après la confluence du Chéran en aval de Rumilly, jusqu’à sa jonction avec le Rhône, malgré l’ultime barrage dans l’escarpé val de Fier accessible par barques en aval, est le coin des grosses mémères, après un parcours d’une soixantaine de kilomètres.

J’ai toujours pêché en amont d’Annecy, malgré que le parcours aval soit bon…

Mes premières sorties en mouche fouettée ont été entre le pont de Brogny et le pont d’Onnex,

c’est là que j’ai appris les rudiments du « métier », mais au fil des années, j’ai prospecté d’autres secteurs du Fier pour arriver à me fixer sur un seul, dans le défilé de Dingy, les Granges pour être plus précis, plutôt en coup du soir. J’ai remarqué lorsqu’il avait une légère montée des eaux de quelques dizaines de centimètres les touches en noyées ne manquent pas, et se soldent toujours par six à huit poissons bien à la maille, ma fréquentions assidue du lieu me faisait connaitre les profondeurs des coups, c’était un atout pour avoir de bons résultats!!!

La connaissance de la rivière était telle que je savais la taille,de mes prises suivant les coup à faire(2). J’ai obtenu les meilleurs résultats sur des imitations claires en sèches, peute , l’ altière, et le spinner sherry flottant bas. Les mouches noyées donnent pendant toute la saison de pêche avec la lie de vin de Gravillon, la guêpe à Roger, ne pas hésiter en période d’éclosions de fourmis de pêcher avec ces imitations, en sèche, en émergente, et en noyée, les résultats sont spectaculaires.

(1)Les pêcheurs ont manifestés il y a quelques décennies,, pour que les extractions cessent dans la plaine d’Alex.

(2)voir ma chronique la fenêtre de la truite.

LIONEL ARNAUD

La couleur des mouches

La prise d’un poisson est avant tout une question de présentation, c’est vrai en général, mais d’autres facteurs rentrent en jeu. J’ai remarqué que lors d’une partie de pêche en noyée. sur un train de trois mouches de différentes couleurs, l’une est régulièrement prise, les autres négligées, c’est ce qui m’a amené, une fois la couleur définie, d’avoir des trains de mouches de la même forme, de la même couleur sur mes bas de ligne, afin de leur présenter les favorites du moment, ( qui peut durer quelques instants , voir ma chronique » Faut il changer de mouche ») et ça marche à tous les coups!!!
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