Pour le pêcheur à la mouche, le »coup du soir » est toujours un peu magique. Voici quelques conseils pour le réussir.
Dans notre région le soleil se couche très vite le soir, la perte de temps doit être abrégée au maximum, c’est pourquoi voici quelques indications pour être efficace dans cette pêche.
Bien sûr le coup du soir n’est pas réussi tous les jours, mais quand il l’est, il faut savoir en profiter. Il faut avoir lu ma chronique « la passerelle de Cusy » pour se rendre compte, que tout est condensé dans ce récit. Je voudrais quand même amener quelques précisions.
Quand la nuit tombe, il n’est pas question de finasser, la pointe du bas ligne peut, sans inconvénient, être remplacée par un nylon de 18/100 et même du 20/100. Il est préférable de raccourcir le bas de ligne.
Choisir un secteur avec une gouille importante(1), avant qu’il ne fasse trop sombre, l’analyse de celui-ci est de rigueur: force du courant, remous, pierres, largeur de la rivière.
On va « faire le héron »en attendant que les poissons se manifestent à portée de lancer.
Comme c’est une pêche en sèche, avec un matériel standard pour lancer des soies décalées de 3 à 5, la longueur de la canne doit être suivant le tempérament de l’utilisateur(2). Pour Les imitations, privilégiez les gros modèles. Placé à contre -jour, on distingue beaucoup mieux le remous fait par une truite qui a pris une mouche, Lorsqu’on a repéré un gobage, il est impératif de l’attaquer immédiatement, car il peut s’agir d’un poisson en maraude qui ne prendra qu’une ou deux fois au même endroit.
Lorsque l’artificielle est refusée et que la truite continue son activité, changez de mouche(3). Le refus ne vient jamais de la couleur de l’imitation. mais de sa silhouette caricaturant une éphémère ou un sedge: trop grosse ou trop petite.
Ferrez en douceur. Plus exactement se contenter de tendre la ligne sans risque de casse, surtout de pêche en aval, Bien sûr, ces ferrages-réflexes sont souvent des ferrages à vide, car la truite a pris plus haut ou plus bas, plus loin ou plus près. Mais il n’y a pas de choix, surtout les soirées très sombres où le poisson en folie gobe plusieurs fois.
L’imitation idéale est un sedge moyen en poils de cervidé, de couleur claire de façon à être plus visible pour le pêcheur, il est indispensable de le faire légèrement draguer.
On lance indifféremment amont, trois-quart ou aval, là où se manifeste un poisson. Plus l’heure avance. plus il est difficile de localiser un gobage, c’est pourquoi, je vous recommande de mettre un rigoletto sur le bas de ligne, pour repérer votre artificielle.
Pour terminer, dans l’obscurité, parfois la nuit, le combat avec une belle truite que l’on voit pas, prend une dimension énorme.
(1) Les grosses gouilles sont pourvoyeuses de poissons.
(2) Pour ma part ma préférence va pour les cannes de 10 pieds.
(3) Préparez les bas de lignes en préalable enroulés sur des petits cartons, une lampe frontal halogène est nécessaire.
LIONEL ARNAUD