LA PÊCHE A LA VOLANTE.

Cette pêche se pratique plutôt l’été, quand les insectes terrestres sont les plus nombreux. C’est, certainement l’ancêtre de la pêche à la mouche, même si les insectes sont naturels.

Dans ma jeunesse morvandelle, je la pratiquais beaucoup, car à mes yeux, plus attractive que la pêche classique, le coté rustique et le peu de matériel pour la pratiquer, m’ont séduit tout de suite , surtout que j’avais un bon professeur, en la personne de mon cousin, un peu braconnier !!!.

Armé d’un simple jet de bambou noir de 3 mètres, un cordonnet de même longueur faisant office de soie , un bas de ligne de de 50cm sans plombée, hameçon numéro 4 à 8, voici l’équipement rustique dont je disposais à l’époque. Les appâts, principalement des sauterelles ou des mouches à damiers, quelques taons, que je récoltais sur les charolaises paissant passivement dans les prairies alentours, parfois un ver de terre, qu’on nommait chatouillot.(1)

Pêche de mouvement, la pêche à la volante demande une adresse, et un savoir faire peu commun. Les tableaux de chasse s’adressent plutôt à des chevesnes, quelque fois à des truites.

Cette pêche je la pratiquais dans des lieux encombrés, bordures boisées, dans des ruisseaux ou petites rivières. La discrétion, et la prudence était nécessaire. pèche du bord à travers les branches, où dans l’eau, le but de l’opération était de présenter l’appât d’une manière naturelle,, comme un insecte tombant par mégarde dans l’eau, toutes les astuces pour y arriver je les connaissais, les lancers arbalètes, les minis fouettages, c’est là que j’ai appris beaucoup, ça m’a servi à la pêche à la mouche.

Comme je le disais la discrétion était de mise, invisible, me fondant dans les ramages, j’ai pu observer la nature, ce qui m’a donné un sens d’ observation assez développé.

Jamais je n’oublierai cette pêche, qui est passé de mode, qui est surement la base dé toutes les pêches, et je suis persuadé qu’autrefois nos ancêtres pêchaient ainsi(2).

(1) Lombric remuant, monté d’un certaine manière sur l’ hameçon.

(2) Dans les cours de certaines fermes morvandelles, autrefois, il était pas rare de voir, en appui contre un bâtiment, le matériel de pêche à la volante, prêt à fonctionner, suivant les caprices de la météo.

LIONEL ARNAUD