Le réservoir de l’étang du Chatelet

La première fois, que j’ai pêché en réservoir à la mouche, c’est dans le Morvan près de mon lieu de naissance, c’était il y a plus de 20 ans. En vacances chez mes parents, mon père qui est un bon pêcheur me dit « il y a un endroit pas loin d’ici, où les gars font des pêches miraculeuses près « d’Arleu »!!! en patois morvandeau, qui signifie Arleuf.

Effectivement, en consultant la carte routière, je trouve l’endroit à 35 kilomètres d’Autun et las de pêcher dans le Ternin et dans l’Arroux , où je ne faisais pas grand chose!!!. un bon matin je décide d’aller faire un tour au réservoir de l’étang du Chatelet.

Rapidement sur place, je m’acquitte de la redevance en présentant ma carte de pêche dans le petit chalet attenant l’étang, l’endroit est désert!!! j’observe avec attention le plan d’eau, qui doit faire plus de trois hectares. avec des profonds de plus de deux mètres. C’est un plan d’eau alimenté par l’Yonne pas loin de sa source dans le Haut-Follin, une digue longeant la rivière qui n’est qu’un gros ruisseau,une prise d’eau, un barrage pour la retenue, voici le réservoir où se fait de fameuses pêches!!! Je décide de commencer du coté barrage, armé de ma canne de rivière, moulinet garni d’une soie de 3 à 5 avec une émergente de trichoptère, car je sais que dans les cours d’eau du Morvan ces insectes aquatiques pullulent, la proximité de l’Yonne en est une bonne pourvoyeuse. Effectivement, une touche, un léger ferrage, je ramène une belle arc-en-ciel dans mon épuisette, je me dis  » ça commence bien »  » Je décide de changer d’endroit à droite sur la digue, mais celle-ci est bordée d’arbres, j’arrive à fouetter entre les branches sur un gobage devant moi. Je vois une « arc » dans la transparence de l’eau virevoltant autour de mon artificielle et s’en saisir prestement.

Maintenant , je pêche en faisant le tour de l’étang, dans les roseaux vers la prise d’eau, je prends encore quelque truites, avant d’arriver à mon point de départ, le long d’une plage, je loupe un gros poisson, j’arrive sur la digue faisant partie de la retenue du barrage, surprise trois pêcheurs y sont installés!!! Ils sont de Nevers, comme tout pêcheur à la mouche, j’engage la conversation, moi pêcheur plutôt rustique, je suis étonné par leurs matériels et leurs tenues vestimentaires. Juste à présent, je représentais un pêcheur à la mouche sur un modèle classique, tenue kaki, matériel rustique, je suis étonné de leurs équipements, un présentoir de plusieurs cannes. un tas de moulinets, des vêtements léopard !!! et pour corser le tout des chapeaux garnis de steamers. Mais comme ils sont sympathiques, j’essaie d’en tirer des enseignements, surtout une démonstration de la double traction faite avec des cannes pouvant envoyer loin des soies lourdes !!!

En rentrant chez mes parents, ma pêche terminée, j’explique à mon père cette nouvelle technique de pêche à la mouche, qui est une autre façon de prendre des truites, sans doute pour palier à la rareté de ce salmonidé et permettre de pêcher aisément pour des gens pressés sans besoin de faire des kilomètres de rivière. Depuis ce jour je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner. Ce réservoir au fil des années, a du subir des aménagements pour le rendre plus attractif.

LIONEL ARNAUD