Mes deux petits fils passent leurs vacances chez nous en Haute Savoie, je décide de les amener un après midi à la pêche dans le Fier. Par une belle journée d’été, nous partons , eux équipés de cannes au coup, moi avec mon matériel de pêche à la mouche.
Nous arrivons au lieu dit le « le pont de Dingy » laissant la voiture à contre bas en amont du pont, sur le parking d’une usine.
Cet endroit est très fréquenté par les pêcheurs, car commode, et prés du lieu de pêche.
Pour accéder aux bords de la rivière, nous franchissons équipés de pied en cap la trouée de verdure. La rivière est belle, je réfrène les ardeurs de mes petits enfants qui ne sont pas discrets.
D’un coup d’œil je vois quatre gobages, deux dans un petit courant légèrement en amont suivi d’une petite chute, deux en aval à ras de la rive opposée. Malgré notre arrivée bruyante les gobages persistent…Je dis aux enfants d’aller pêcher plus bas et en silence, quant à moi je monte une « peute » sur mon bas de ligne, et je pêche en sèche, en commençant par la dernière en aval. Je soigne ma présentation, après plusieurs passages infructueux je n’insiste pas, j’attaque la deuxième même scénario que la première, je me dis que j’aurai plus de chance avec celles du petit courant, je me fais le plus discret possible, je lance ma mouche avec délicatesse, aucun dragage, un lancer parfait. Comme les 2 truites gobent dans le même courant, non loin l’une de l’autre, je leur passe dessus dans le même lancer, rien ne se passe, je désespère!!!
Après réflexion, je me dis, pourquoi ne pas les attaquer autrement. En descendant peut être…Aussitôt je repars ostensiblement par la trouée de verdure (l’entrée) Je remonte la rivière en m’écartant bien de la rive, tâche assez difficile car à cet endroit c’est la vrai jungle, gabions éventrés, troncs d’arbres morts, embâcles et cetera . D’ailleurs je chute à plusieurs reprises. Au bout de 100 à 200 mètres de remontée, je redescends doucement avec précaution la rive opposée, et je retrouve mes deux gobeuses dans le petit courant , toujours en activité.
Je lance ma mouche soie et bas de ligne en zigzag, premier passage truite de tête prise, sortie rapide de celle- ci et en douceur, la deuxième également, je descends plus bas dans le bois pour prendre la troisième, qui est chose faite, mais la quatrième sans doute dérangée n’est plus là ?…
Trois truites de 26cm à 30 cm, avec la même mouche, d’abord refusée dans certaines conditions, acceptée dans d’autres?…
Moralité; à cet endroit précis, l’arrivée du pêcheur se trouve à la trouée de verdure(l’entrée) pour les truites le danger vient de là, elles surveillent cet endroit particulièrement et contrôlent bien la situation.
C’est vrai que cela s’est passé il y a pas longtemps
Lionel Arnaud