Le mois de septembre est le mois que je préfère pour pêcher à la mouche, moins de monde au bord de l’eau, les eaux très basses, les postes des poissons plus évidents, de grosses truites migrantes pour se reproduire en amont, c’est le moment d’en profiter, car la fermeture de la pêche est proche.
Par contre c’est une pêche difficile car les poissons titillés depuis l’ouverture sont assez difficile à prendre, ceux qui pêchent encore en septembre sont des vrais mordus!!!(1)
Que ce soit dans n’importe quelles rivières, du Morvan, de Franche comté, de l’Ain, des Savoie, j’ai toujours réussi en septembre uniquement en fourmi.
Déjà mon père pêchait avec des fourmis ailées (au coup) avec succès, pourquoi pas à la mouche noyée!!! Fin août , c’était moi, étant jeune, qui prospectait les fourmilières plates(2), en quête de cet appât magique, dans une boite métallique percée de trous d’aération sur le couvercle, avec des herbes au fond (3), armé d’une petite pioche, je récoltais ces insectes avant leur éclosion pour le grand bonheur de mon père.
Après l’avoir utilisée en sèche, la fourmi ailée est aussi la noyée que j’ai la plus employée, nous devons dire, toutes les mouches sous l’eau sont des noyées, que l’on pêche en descendant sans voir le poisson ou à vue en remontant, c’est toujours une mouche noyée. De même, que lorsque qu’on pêche avec une nymphe plombée, à fond, est-ce que l’on pêcherait pas à la larve, plutôt qu’à la nymphe!!! une truite qui nymphe est un poisson qui prend les mouches à leur sortie de l’eau au moment où la nymphe se transforme en insecte parfait. Autrement dit une truite qui nymphe est toujours en surface. Un poisson qui prend un insecte quelconque, immergé par le courant, qui pourchasse les larves, ne nymphe pas!!! On dit bien, pêche à la mouche, qui est bien un terme impropre, pourquoi ne pas dire, pêche aux imitations d’insectes?…
Revenons à notre fourmi en noyée, avec une imitation sur hameçon cadis numéro 16 même 18, avec des ailes (pointes de hackles ou raphia synthétique plus repérant sous l’eau) dépourvue de collerette est une noyée qui fait bouger les truites. Cette pêche se pratique en remontant, à vue, (lunettes polarisantes obligatoires) lorsque les poissons sont sur les gravières ou en poste. Vous lancez le plus prés possible du poisson s’il n’est pas trop profond. autrement soie plongeante, Il est inutile de travailler la mouche. C’est avec la fourmi que j’ai fait déplacer les truites sur une grande distance. Pour le ferrage ne vous précipitez pas, là encore comme en sèche, une bonne prise doit l’être en pleine »gueule »(3). attendez que la truite soit bien arrêtée avant de ferrer car elle voit la fourmi se déplacer, prend celle-ci, et s’arrête au moment où elle engame, laissez lui le temps de refermer la bouche si vous ne voulez pas la louper.
Lionel Arnaud
(1)Obligation à cette époque de pêcher fin.
(2)Fourmilières dont les sujets sont assez volumineux. 3 types de fourmis, petites, moyennes, et grosses.
(3)Pour empêcher les fourmis de s’envoler à l’ouverture de la boite, celles- ci s’étant réfugiées dans les brins d’herbe.
(4)Mouche plantée dans le palais, ou dessous en profondeur.