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Sèche, Nymphe, Noyée… (là est la question)

Il est certain, que pour le pêcheur à la mouche arrivé au bord de l’eau en début de pêche, se pose la question, quelle mouche vais-je utiliser? sèche, nymphe, noyée, en bref trouver le menu actuel du poisson. Une rivière a sa faune aquatique spécifique, il est facile pour l’habitué de choisir la bonne mouche, mais nos rivières torrentielles recèlent tellement de variétés d’espèces d’éphémères, que quelques fois il est difficile de faire le bon choix. Mais certains pêcheurs utilisent les imitations spécifiques à la rivière, à part les mouches de synthèses qui imitent tout.

Pour ne pas pêcher faux, voici quelques conseils pour éviter cet inconvénient. Les truites et les autres poissons se nourrissent d’insectes qu’ils prennent soit à la surface de l’eau (beaucoup d’insectes terrestres), soit entre deux eaux, soit sur le fond de la rivière. En fonction de la saison, de l’heure de la journée ou même du type d’insecte qui est en train d’éclore, le pêcheur devra donc adapter sa stratégie et sa technique pour présenter ses imitations à l’étage d’activité du moment.

Bien observer les causes, si il y a activité à la surface de l’eau, le type d’insecte, bien définir si c’est une éclosion, une ponte, des insectes morts, pêchez en émergents, en sèches(1), et en spinners, choisir l’artificielle correspondante. Pas d’activité pêchez dessous, suivant le temps, en noyée, choisir l’artificielle la plus courante de la rivière. Autrement en nymphes qui est à mon avis la pêche la plus meurtrière, voir le paragraphe ci- dessous qui en dit long sur la question.

Les insectes aquatiques passent la plus grande partie de leur vie à l’état larvaire, cachés sous les pierres ou enfouis dans les sédiments (sable, vase, graviers) du fond de la rivière.Ce qui n’empêche pas les truites et les ombres d’en faire, à ce stade, une grande consommation. Dans les rivières claires et à courant assez lent, il est possible (lunettes polarisantes indispensables), pour qui sait observer, en se cachant, de repérer sur le fond les poissons qui se nourrissent de cette façon.

LIONEL ARNAUD

(1) Si c’est une ponte l’artificielle doit flotter haut,

Le mending

Autrefois j’ignorais complètement la technique du mending pour éviter le dragage des mouches en sèche, même en noyée!!! ma maitrise de la boucle avortée me suffisait pour éviter cet inconvénient, mais … dans les grandes rivières, la technique du mending est plus adaptée, je suis arrivé à la pratiquer, contrairement à nos torrents de montagnes où la boucle avortée est reine… ça n’empêchait pas d’utiliser la technique du mending dans certains cas !!!

Le dragage est occasionné par la présence de différents courants, provoqués souvent par un nombre important d’obstacles immergés.

Lorsqu’on pêche en remontant la rivière dans l’eau, en faisant les bordures en un-quart, il est certain que la soie crée une boucle sous l’emprise du courant et entraine le bas de ligne et la mouche.

Très difficile à enseigner. dans un gymnase lors de nos séance de lancers à cause du revêtement de sol trop glissante, le  » mending », mot d’origine anglaise, consiste à éliminer cette boucle en repositionnant la soie en amont du bas ligne. Canne basse, scion pointé en direction de la soie, d’un geste sec relevez l’intégralité de soie, de la pointe du scion jusqu’à son raccord avec la queue de rat, et reposez-la en amont en réalisant un arc de cercle. Répétez ce geste régulièrement afin de positionner la soie en amont du bas de ligne et de la mouche qui doit évoluer à la même vitesse que le courant !

Le dragage se produit à chaque fois que la mouche, le bas de ligne et la soie dérivent à des vitesses différentes. Cela a pour conséquence que la mouche se déplace plus vite ou plus lentement que le courant qui la porte, ce sillon créé à la surface alerte le poisson qui refuse la mouche.

LIONEL ARNAUD

Le réservoir de l’étang du Chatelet

La première fois, que j’ai pêché en réservoir à la mouche, c’est dans le Morvan près de mon lieu de naissance, c’était il y a plus de 20 ans. En vacances chez mes parents, mon père qui est un bon pêcheur me dit « il y a un endroit pas loin d’ici, où les gars font des pêches miraculeuses près « d’Arleu »!!! en patois morvandeau, qui signifie Arleuf.

Effectivement, en consultant la carte routière, je trouve l’endroit à 35 kilomètres d’Autun et las de pêcher dans le Ternin et dans l’Arroux , où je ne faisais pas grand chose!!!. un bon matin je décide d’aller faire un tour au réservoir de l’étang du Chatelet.

Rapidement sur place, je m’acquitte de la redevance en présentant ma carte de pêche dans le petit chalet attenant l’étang, l’endroit est désert!!! j’observe avec attention le plan d’eau, qui doit faire plus de trois hectares. avec des profonds de plus de deux mètres. C’est un plan d’eau alimenté par l’Yonne pas loin de sa source dans le Haut-Follin, une digue longeant la rivière qui n’est qu’un gros ruisseau,une prise d’eau, un barrage pour la retenue, voici le réservoir où se fait de fameuses pêches!!! Je décide de commencer du coté barrage, armé de ma canne de rivière, moulinet garni d’une soie de 3 à 5 avec une émergente de trichoptère, car je sais que dans les cours d’eau du Morvan ces insectes aquatiques pullulent, la proximité de l’Yonne en est une bonne pourvoyeuse. Effectivement, une touche, un léger ferrage, je ramène une belle arc-en-ciel dans mon épuisette, je me dis  » ça commence bien »  » Je décide de changer d’endroit à droite sur la digue, mais celle-ci est bordée d’arbres, j’arrive à fouetter entre les branches sur un gobage devant moi. Je vois une « arc » dans la transparence de l’eau virevoltant autour de mon artificielle et s’en saisir prestement.

Maintenant , je pêche en faisant le tour de l’étang, dans les roseaux vers la prise d’eau, je prends encore quelque truites, avant d’arriver à mon point de départ, le long d’une plage, je loupe un gros poisson, j’arrive sur la digue faisant partie de la retenue du barrage, surprise trois pêcheurs y sont installés!!! Ils sont de Nevers, comme tout pêcheur à la mouche, j’engage la conversation, moi pêcheur plutôt rustique, je suis étonné par leurs matériels et leurs tenues vestimentaires. Juste à présent, je représentais un pêcheur à la mouche sur un modèle classique, tenue kaki, matériel rustique, je suis étonné de leurs équipements, un présentoir de plusieurs cannes. un tas de moulinets, des vêtements léopard !!! et pour corser le tout des chapeaux garnis de steamers. Mais comme ils sont sympathiques, j’essaie d’en tirer des enseignements, surtout une démonstration de la double traction faite avec des cannes pouvant envoyer loin des soies lourdes !!!

En rentrant chez mes parents, ma pêche terminée, j’explique à mon père cette nouvelle technique de pêche à la mouche, qui est une autre façon de prendre des truites, sans doute pour palier à la rareté de ce salmonidé et permettre de pêcher aisément pour des gens pressés sans besoin de faire des kilomètres de rivière. Depuis ce jour je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner. Ce réservoir au fil des années, a du subir des aménagements pour le rendre plus attractif.

LIONEL ARNAUD