UNE OUVERTURE EXCEPTIONNELLE (Histoire vécue)

Les ouvertures de pêche en Haute Savoie, sont pour la plupart du temps une gageure, froid, eaux de neige sont des éléments pour faire une ouverture ratée, mais comment ne pas résister à l’appel de la rivière, ayant patienté des long mois en rêvant de cet instant. Mais cessant d’être pessimiste, j’ai vécu des ouvertures réussies. J’ai vu dans le Chablais en 1959 fin février, dans la Drance, au pont de la Douceur, des paniers bien pleins, où la presse locale le lendemain montrait les photos de pêcheurs exhibant leurs captures, et comme il n’y avait pas de limites de prises, c’était impressionnant de voir cette multitude de truites alignées en rang d’oignons.
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Les mœurs de la truite

1 — LA TRUITE EN POSTE : c’est une truite gobeuse qui se place en fin de coulée, juste avant une nouvelle chute. Cette fario contrôle un point stratégique (fenêtre), passage obligé des insectes emportés par le courant.

2– LA TRUITE DE SURFACE : c’est une truite gobeuse se postant dans un calme ou dans un petit courant. Son point d’attaque n’est pas fixe. Elle se déplace dans toutes les directions afin de saisir le maximum d’insectes.

3– LA TRUITE AU REPOS : sans aucun mouvement, elle reste calée sur le fond : rien ne l’intéresse. A condition de ne pas faire de gestes brusques, on peut l’approcher de très près : mais son œil veille. Au moindre danger elle va fuir.

4– LA TRUITE EN CHASSE : elle a faim. Sans relâche elle va prospecter les remous et les courants internes afin de poursuivre les alevins, les vairons, les nymphes et d’autres animaux comestibles. Au voisinage de la surface, en plein bouillon, elle n’hésite pas à venir gober toutes les mouches qui se présentent.

5– LA TRUITE DE FOND : il ne faut pas la confondre avec la truite en repos. Son attitude extérieure est semblable, mais si on y regarde de plus près, on constate qu’elle observe tout ce qui se passe autour d’elle. D’un seul trait elle se précipite vers la surface pour y gober une mouche puis, aussitôt, elle retourne sur sa place.

6– LA TRUITE ENCAVEE : elle n’est pas là sans raison. Bien sécurisée à l’abri des rochers, elle attend que ça se passe : et quoi donc ? Il se peut très bien qu’un pêcheur imprudent l’ait dérangée ou que les circonstances atmosphériques ou encore l’état des eaux ne lui conviennent pas. Nul ne sait combien de temps elle va rester cachée ; en cas de crue ou d’eau de neige, elle peut y séjourner pendant de longues périodes.

LIONEL ARNAUD

La boite à mouches (en rivière)

En période d’hiver, c’est le moment des montages de mouches, de compléter sa boite.

Au bord de l’eau certains indices sont les facteurs du choix de

l’artificielle; dans notre boite à mouches (si celle- ci est bien faite !!!) il faut

avoir, pour les insectes aquatiques, des imitations à tous les stades de leur évolution, pour les insectes terrestres, sauterelles , coléoptères,

fourmis, diptères. un seul modèle de chaque sera suffisant, peut-être pour les chironômes (insectes aquatiques ) 2 modèles peuvent nous tirer d’embarras, un en émergente, l’autre en insecte parfait.

Revenant aux insectes aquatiques, dans la boite à mon avis, il faut: nymphes plombées ou pas, suivies de mouches noyées, émergentes, et araignée à ailes ou pas, corps terne, plus gros qu’en sèche, hackles en plume de poules ou de perdrix en 3 tours, les cerques pris dans un grand hackle, flottant bas ( dun ) qui sont en terme halieutique des subimagos. Ensuite des imagos qui sont les insectes parfaits capables de procréer, l’imago qui vient de sécher ses ailes s’envole, pour rester dans la même logique, c’est un montage en palmer ou araignée avec des tours de hackle au nombre de 6 et même plus, avec des ailes ou pas, les cerques raides ( fibres de coq Pardo) imitant l’insecte entrain de pondre, flottant haut, pour finir l’insecte mort ( Spinner spent) les ailes à plat, soit en cdc ou une autre matière, corps rubis éclatant des baetides rhodanus, ou autres éphémères Ecdyonuridés etc… communs dans nos torrents , et trichoptères au corps plus conséquents, imitant aussi les perles.

En contrario pour certains pêcheurs, le nombre de mouches dans leur boite peut être diminué sensiblement, il suffit de fabriquer des imitations de synthèses, genre peute ou autres, car avoir trop de mouches à choisir est un sujet d’incertitude, chacun doit choisir la meilleur façon de pêcher (2 écoles s’affrontent à ce sujet).Pour ma part, j’ai dans ma boite le strict minimum, beaucoup de mouches de synthèses, d’une nymphe, d’une noyée, une sèche flottant haut, un spent, et un trichoptère, nymphe et insecte parfait. Par contre pour les fourmis j’ai deux modèles, pour les sauterelles un seul.( en plusieurs exemplaires bien entendu).

Pour les pêcheurs à la roulette, cette pêche nécessite une autre boite, car l’éventail des nymphes est vaste, surtout les différents lestages pour pêcher à toutes les hauteurs, et surtout suivant l’état des eaux.

Le pêcheur habitué à sa rivière, donc à ses insectes aquatiques, aura sa boite bien fournie en imitations du cru, si par hasard il pêche en eau inconnue, une prospection rapide des lieux est nécessaire, en soulevant les pierres du lit, il sera fixé ( à remettre en place avec précaution ), et il y a à parier que ce sont les mêmes imitations qui garniront sa boite, peut-être la grosseur et la couleur seront différentes.

En résumé, la boite bien fournie, un diagnostic rapide des lieux de pêche, le choix de la bonne imitation, sont un atout de bonne réussite,

même si vous pêchez faux(1), au bout d’un certain temps vous vous en apercevrez rapidement et vous pourrez changer votre mouche.

Encore une astuce, à la première prise, ouvrir le ventre de la truite examinez attentivement la poche stomacale qui vous donnera le menu du jour.(2)

(1)Pêcher avec la mauvaise mouche.

(2)Ce que mange la truite actuellement.

LIONEL ARNAUD